dimanche 13 mai 2018

Randonnée au Vanil de la Monse à Charmey

Vers la Bourlandia / Charmey 
Randonnée au Vanil de la Monse

Au bord de la Jogne, les rives arborées sèment leurs feuilles d’or dans le courant. Vêtu de sa pelisse blanche, un lama observe, immobile, les promeneurs, de son air de petit garçon songeur. Face, profil droit, profil gauche, il pose pour la photo.

A la Bourlandia, le sentier débute le long du pâturage. Sous le toit de la mangeoire, déjà quelques bottes de foin en prévision de l’hiver. Puis très vite, c’est la forêt et le petit ruisselet qui chante dans les éboulis. On le franchit sur une dalle posée sur des piliers de béton reliés par deux sections de tronc d’arbres. A droite et à gauche un muret moussu, comme si l’on marchait sur les ruines d’un petit barrage très ancien. Une barrière de deux planches juxtaposées et fixée sur des tiges de fer fichées dans le béton assure le passage. Et très vite, un escalier de bois, par intermittence, creusé dans la pente jusqu’à  une petite échelle de fer qui franchit le rocher .

Un peu plus haut, une esplanade. Est-ce là ce qu’on appelle « le Belvédère » ?  Une vaste clairière,  deux tables de pique-nique protégées par un toit de planches, un foyer de pierres blanches à même le sol, encerclé de trois sièges de rondin. Distrait, on perd son chemin.

Il faut s'en détourner et regarder vers le haut, la marque blanche et rouge se distingue à peine sur le pied d’un arbre. Le sentier hésite entre les vieilles souches, les racines et les roches dans la pente abrupte. En alternance, à droite et à gauche, l’escapement se fait plus menaçant. La tapisserie de feuilles mortes et d’aiguilles de sapin suspendue au raidillon embrouille le sentier. La marque se fait plus fréquente, plus nette aussi.

Le bourdonnement de la vallée éloigne le crépuscule. Le soleil jaune illumine Charmey et recouvre d’un lavis d’or les pentes de Vounetz. C’est l’heure chaude de la mi-automne.
Le sommet du Vanil de la Monse se dérobe au regard inquiet. Que sera la descente? Où est-il? Comment est-il ce sommet ? Est-ce ce gros rocher, cette dent  sortant de la machoire de la crête ? 
Pas encore. Le sentier s’y cache puis réapparaît, escaladant la crête infinie. Quelques zigzags encore. Le chemin s’éfile au nord de la paroi rocheuse. Un pâturage surgit à gauche, rassurant : une surface de repli si la fatigue… si l’orage...

Le sentier  séducteur s’obstine. Encore quelques mètres et… Mais oui, c’est là le sommet, ces quelques pas à plat sur la crête dissimulée par la cime des sapins et, en contre-bas, des planches disloquées et deux bancs de bois bientôt enfouis dans les herbes et les ronces.
 
Vanil de la Monse / Charmey
La descente s’annonce plus aisée. Mais le sentier s’évanouit dans le pâturage distingé auparavant. Au loin un chalet d’alpage silencieux. A droite en contrebas un large bassin, drainage du marécage ? Sur la crête, entre les deux, un panneau indicateur.  Pour bénéficier de la lumière du couchant la flèche  indique « La Monse par le Gîte du Bâ »,. La pente est rude, rythmée par les escaliers des vaches. Les repères blancs et rouges sont rares jusqu’à la forêt.

Là, la pente boueuse est labourée par les troupeaux. Trois chèvres brunes donnent un concert de clochettes en jouant à cache cache dans les arbres. Un nouveau pâturage et, à ses pieds, le Gîte du Bâ. Le sentier s’en détourne attiré par un portail de feu sur sa  droite. Un chemin roux entre les troncs noirs et le feuillage rouge et or conduit au royaume d’Octobre. Dans sa douve le torrent scande son nom : Mo…té…lon… Mo…té…lon… Au sortir du domaine, sa ferme sur le plateau de la Monse. Un chemin vers l’arrière à gauche pour une vision de près du torrent. La route qui passe par le Petit Liençon et la Grange Neuve esquisse le portrait de Charmey en rouge anglais.

La ballade se termine au milieu des jeunes endimanchés attirés dans la cour de l’école par la musique sortant de la halle rayée bleue et blanche. C’est demain la Bénichon et la Course des Charettes.                     
Plateau de la Monse / Charmey
Le 10 octobre 2015