Au fourneau ! |
Chez nous, tous mes dimanches matin sont consacrés à la préparation du repas familial de midi. Et ça rend ma vie très belle.
Avec les années, les convives ont
un peu changé. Certains, toujours présents dans les cœurs, sont à jamais
absents de la table. Certains se font rares. Certains ont vieilli. Et des
nouveaux sont arrivés et avec eux le printemps. Une condition : ne viennent que ceux qui en ont
envie !
Parfois, la préparation du repas
commence déjà le samedi soir. Comme ma maman le faisait. C’est surtout vrai
pour le repas de Bénichon que je ne conçois pas autrement que
« complet ». Mais en général, je commence vers huit heures trente,
étalant les diverses étapes de la préparation des aliments sans stress, pour
que le repas soit prêt vers midi. Dans la rue et dans l’immeuble le silence domine. J’en jouis pendant deux
bonnes heures puis je « mets » la radio sur mon téléphone, de la
musique classique (réécoute de Inédit
sur Espace 2) qui me permet de penser ou une sélection de variétés que j’ai
sélectionnées sur YouTube qui me donnent la pêche et l’envie de danser.
J’aime manger et mon plaisir
commence dès l’achat des ingrédients au marché près de chez nous. Le maraicher
est mon petit cousin. Il ne s’affiche pas bio mais je suis intimement persuadée
que sa marchandise est la meilleure au monde. D’ailleurs ça se voit sur lui et
sur ses vendeurs. Le poissonnier est pêcheur sur le lac de Neuchâtel et je suis
sûre que c’est parce qu’ils ont passé une vie heureuse au large de Chevroux que
sa palée ou son omble chevalier se laissent prendre dans ses filets. Et le
boucher peut aussi me dire dans quel pâturage paissent les animaux qui
finissent sur son étal. C’est grâce à tout ce petit monde que je me réjouis
tant de régaler le mien, de monde,
le dimanche.
J’aime manger et mon plaisir
vient du toucher des légumes frais : laver et enlever la tige de chaque
feuille du kilo et demi d’épinards de printemps ; peler les carottes et les
pommes de terre ; laver une montagne de feuilles de salade (car ils aiment
tous la salade… sauf moi) ; étouffer l’ail et pleurer les oignons… Les
adultes aiment les légumes pour ce qu’ils sont : des saveurs à chaque fois
redécouvertes parce que saisonnières. Mais les enfants ! Comment les leur
préparer pour qu’ils y goûtent ? Crus à l’apéritif ? En
beignets ? En soupe ? En petits flancs ? En galettes ? Heureusement
qu’il y a le dessert qui assure du plaisir à chacun car je le conçois comme un
pas de deux : glace avec coulis ou salade de fruits ou petits biscuits
faits maison ; cake au chocolat et salade de fruits ; crèmes et
fruits ou un essai avec fruits de saison.
J’aime manger et de temps en
temps, je tente une nouvelle recette. Nouvelle parce trouvée sur Internet, dans
une revue, ou dans un de mes nombreux livres de recettes prenant la poussière
sur l’étagère. Nouvelle parce que j’ai envie d’essayer moi, de nouvelles
associations que j’imagine goûteuses au possible. La réussite n’est pas
toujours au rendez-vous, mais les convives sont si indulgents que l’envie de
renouveau me prend régulièrement. Pourtant, j’ai un faible pour les anciennes
recettes mijotées pendant des heures dont le parfum donne sa couleur à mon
dimanche.
Ce que j’aime par dessus tout,
c’est préparer de bonnes choses à manger pour ceux que j’aime. Je ne sais pas
vous, mais moi, depuis toujours, dès que j’aime quelqu’un, j’éprouve une envie
irrésistible de lui préparer quelque chose de bon à manger. Pas de lui acheter
du bon chocolat ou une bonne bouteille, ni des biscuits ou autres spécialités
proposées sur mon chemin, mais quelque chose que j’ai fait moi, pour lui en
particulier. Car je crois à la magie. Je sens au plus profond de moi, que celui
qui mangera ce que je lui ai préparé avec tant de plaisir, en ressentira forcément physiquement et psychiquement les effets
bénéfiques.
Et ça, ça déborde les dimanches
matins.
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