vendredi 11 mars 2016

Argentine-Chili dans un fauteuil (de bus)


Après quelques semaines d’hésitation, je vous donne ici encore quelques informations très générales pour clore le sujet « Argentine-Chili »

San Pedro de Atacama (Terminal de bus)

 
Entreprises de transport
Elles sont très nombreuses mais ne vont pas toutes partout (ex. Tucuman-Cafayate .Toutes celles qui nous ont véhiculées nous ont prouvé leur souci de sécurité, de confort, de services attentionnés. Quant à l’hygiène, on est en transport public : donc comme chez nous, ni pire, ni 
meilleure.
Une simplicité (ah ! la simplicité des techniques dans les pays où les moyens manquent)  et une courtoisie exemplaires de l’achat des billets jusqu’à notre dépose avec nos bagages au terminal.


San Pedro de Atacama - Antofagasta
 Billets
Les prendre à l’avance dès que possible, c’est moins stressant que le jour du départ et l’on peut choisir (partout l’employé du guichet tourne l’écran de réservation vers nous car on ne parle pas espagnol): son heure de départ, sa classe, sa place. Il y a plusieurs catégories de confort, mais nous n’avons pas constaté de grandes différences sauf pour les grands trajets (entre 9 et 17 heures) où nous avons choisi des sièges très confortables et où l’on nous a servi des collations avec boissons.

Antofagasta
Température et nuisances sonores
Contrairement à ce que l’on avait entendu avant de partir, la climatisation, si elle était bien présente – et heureusement – n’était pas trop froide. Et la télévision n’était que rarement allumée (trajet pour les chutes d’Iguazu où elle a été éteinte vers minuit et trajet en direction d’Antofagasta)
Le bruit du moteur du bus ne m’a gênée que quand le chauffeur nous faisait partager ses goûts pour la musique locale. J’aurais aimé faire une petite vidéo avec ambiance.

San Pedro de Atacama


samedi 13 février 2016

Valparaiso (un certain charme tout de même)

Valparaiso
Du 1er au 2 février 2016

Nous étions à Santiago et nous avions 24 heures devant nous pour aller à, et visiter Valparaiso, alors on a pris un taxi. De l’aéroport de Santiago à notre hôtel sur le Cerro (colline) Conception, à Valparaiso, il nous en a coûté 110 US$ pour une heure de trajet. (C’est 10 fois le prix du bus pour une personne, comme nous allions le constater le lendemain au retour.)



Entrée du funiculaire Conception Valparaiso


Elle a connu des jours meilleurs il y a très longtemps déjà. Mais elle est mythique et beaucoup parviennent à entretenir le culte.
Nous on est arrivé par un matin de brume et l’on ne peut pas dire qu’on soit tombées raides sous le charme de cette ville (environ 300'000 habitants) en grande partie délabrée. Mais après quelques heures de marche par ses ruelles, ses escaliers, ses petites places, ses rues très animées, nous aussi on s’est mise à l’aimer. Car elle invite à la découverte en cachant ses charmes « comme les gelées qui, quelquefois, menacent le printemps pour ajouter encore plus de prix à ses charmes."







Nous avons commencé par une balade à pied sur les hauteurs, le long de l’avenue Alemania d’où l’on voit une alternance serrée de bâtiments de toutes grandeurs et de toutes apparences : immeubles déglingués voisinant avec de jolies petites maisons colorées toute rénovées ; de vieux bâtiments aux façades vérolées, des maisons de bois s’accrochant à la colline avec leurs dentelles de balcon sur pilotis ; des fonds de ravins à la végétation tropicale. Et nous nous sommes retrouvées devant la porte fermée du Musée Pablo Neruda (et oui, on était lundi !)
Nous redescendons alors par les ruelles du Musée à ciel ouvert aux façades peintes et sculptures de toutes sortes.





L’après-midi nous avons suivi une visite guidée pédestre pendant plus de trois heures qui nous fait découvrir d’autres aspects de la ville : le port (après tout c’est bien là que tout a commencé pour Valparaiso quand les navires devaient faire le détour par le détroit de Magellan: les murs du Cerro Allegre en parlent encore) ; une des 16 casernes de pompiers de la ville car les incendies sont choses fréquentes dues avant tout au manque d’entretien du réseau électrique (sur tous les poteaux de la cité, on croirait voir une pelote de fil abandonnée par un chat qui en aurait fait son affaire) ; le funiculaire Reine Victoria (le portail et la caisse du guichet, comme le dénivelé franchi par la cabine sont tout simplement mythiques) ; la bâtisse du Musée des Beaux-Arts, (belle architecture du XIXe s.) ; et les fresques murales : pas toutes géniales mais certaines absolument remarquables.



L’envie de Valparaiso est née il y a des dizaines et des dizaines d’années alors que je regardais sur Arte un film en noir et blanc qui se passait au tout début du XXe s. dans cette ville. Il contait l’histoire d’une prostituée qui, tout en « vendant ses charmes » comme on dit, restait fidèle à un marin, par définition la plupart du temps absent, qui était pour elle son seul homme (c'est ce que j'en ai retenu en tous cas). La lumière, la musique, la mélancolie, la poésie de ces images sont restées gravées dans ma mémoire et je crois avoir reconnu dans ce coin de rue une des prises de vue du film.




Santiago du Chili
Une demi-journée passée dans cette ville nous a permis d'apprécier le charme de la colline Santa Lucia, le plaisir des artistes de rues à la tombée du jour sur les places et dans les rues piétonnes, la concentration des dizaines de joueurs d'échecs attablés sur la place centrale et d'échapper au prédicateur hurleur de la même place.

Cerro Santa Lucia Santiago du Chili
Mais surtout, nous avons pris le temps de passer trois heures dans le Musée d'Art précolombien.
Visite fascinante et trois heures penchées sur de magnifiques objets commentés (en français) grâce à une application téléchargée directement sur nos téléphones. Et le clou de l'exposition était celle consacrée aux manteaux mortuaires Mantos funerarios de Paracas: Ofrendas para la vida. Grands surfaces tissées finement aux motifs répétitifs (toujours le même avec de très subtiles variations de teintes). 

Juste une invitation à y revenir!

vendredi 12 février 2016

Ile Magdalena - Détroit de Magellan

Ile Magdalena - Punta Arenas - Chili

Cette excursion d'une demi-journée, réservée par internet comme conseillé par les guides, est tributaire de la météo et surtout des vents. Les « dieux » étant avec nous (sauf Eole qui était occupé en Europe!, ) la sortie a eu lieu. On s’était vêtue « comme des malades », c’était trop !

Ile Marta - Punta Arenas - Chili
45 min. de bateau et l’on s’approche de l’île Marta (parce que l’absence de vent le permet) et l’on essaie de photographier - à contre-jour - les centaines de lions de mer qui se battent en hurlant ou font la sieste au soleil et les milliers de cormorans venus nidifier sur cet éperon rocheux.



Un quart d’heures plus tard nous débarquons sur un îlot dont la surface ressemble au littoral du sud ouest de l’Angleterre, entre gazon, sable et caillasse. Un sentier nous conduit vers un phare (où il y a une expo didactique sur le lieu et son environnement) et partout autour de nous des pingouins de Magellan (30 à 40 cm de haut) qui surveillent leurs petits cachés dans les anfractuosités du sol ou qui hurlent à l’amour.


Parmi eux des goélands avec leur petit au plumage en parfait mimétisme avec le sol caillouteux ocre brun.


C’est comme dans les films documentaires : on voit même des processions de pingouins dévalant les pentes et se jetant dans la mer. Alors on se demande ce qu’on est bien venu faire là, à part les déranger… on s’est excusé mais je ne sais pas s’ils sont compris.
Une heure plus tard le bateau repart pour Punta Arenas car c’est le temps autorisé sur l’île une fois le matin et une fois en fin de journée.


Punta Arenas (saut de puce aéronautique en Patagonie chilienne)

Punta Arenas
Du 29 au 31 janvier 2016
Un désir d’extrême sud et pas le temps d’y aller en bus. Et puis, comment y aller au sol ? Depuis Porto Montt ça a vraiment l’air compliqué : on essaiera une autre fois.

Nous survolons des zones désertiques et admirons de haut les glaciers trouvant leur limite dans la mer. Deux jours plus tard, une excellente visibilité et un pilote passionné par la région, nous permettrons d’admirer et de suivre d’en haut (enfin presque parce que nous n’avons pas les sièges près du hublot et certains dorment avec le store baissé… ici aussi !) ce relief de péninsules, lagunes glaciaires et autres canaux, avec lacs et sommets enneigés.



Punta Arenas est un port qui eut son importance avant l’ouverture du canal de Panama. Il est situé dans le détroit de Magellan (Magallanes en espagnol) dans la Patagonie chilienne.
On s’était préparée au froid : il faisait 15 – 16°. En fait l’atmosphère qui y règne ressemble beaucoup à un jour d’été en Ecosse (c’est la même latitude que Manchester… mais au sud): même lumière, même air vivifiant sous un léger courant.
A Punta Arenas, la température varie très peu durant l’année : amplitude thermique 9,4° entre le mois le plus froid et le mois le plus chaud. Peu de pluie mais du vent, un vent qui peut être extrêmement violent (on n’a pas vu de chat emporté par le vent, nous !)
50 % de la population est d’origine croate et les autres sont Allemands, Britaniques, Espagnols, Français, Italiens et Suisses. (Au cimetière on a vu des tombes de familles Thurler, Pittet ou encore Baeryswyl (avec 2 y) !
On y vit de l’activité portuaire, de l’élevage de moutons et de tourisme.

Punta Arenas Chili
Ce qui fait le charme de cette ville : la lumière limpide (selon le petit Robert : « dont rien ne vient troubler la transparence ») ; ses maisons colorées, même les toits, comme un patchwork de soie bigarré sur fond de bleu outremer, vu depuis le haut de la ville ; son bord de mer de même que les parcs du centre ville. Et puis le cimetière. Magnifique avec ses allées aux cyprès taillés comme de grands plumeaux tous identiques.



Ici on aurait dû louer une voiture pour aller faire un tour dans la campagne ou prendre le bus pour aller visiter la petite ville de Puerto Natales et, en passant, admirer le paysage de cette région.  Mais on avait très peu de temps, on a suivi les guides de voyage : on était dans l’extrême sud, alors on avait réservé une excursion pour aller voir les pingouins !!!

jeudi 11 février 2016

Ruines de Huanchaca et Musée

Ruines de Huanchaca / Antofasta

Les ruines de Huanchaca, en pleine ville d’Antofagasta, sont les vestiges de l’usine de traitement de minerais de Playa Blanca appartenant à la compagnie minière bolivienne de Huanchaca (en lien avec des intérêts chiliens et anglais). Elle s’étendait jusqu’en bordure de mer. D’ailleurs la salle des machines a été convertie en chapelle militaire en 1942. 




L’entreprise, entrée en activité en février 1893, fermera ses portes déjà en 1902. Le site a été déclaré Monument national en 1974.












Devant l’entrée du Musée, un parterre de roches diverses attirent notre attention et le panneau explicatif précise (traduction approximative car je ne sais pas l’espagnol) « contrairement à ce que tout le monde croit à première vue, dans le désert il n’y a pas rien. » 






En effet, on y trouve, entre autres, du minerai en abondance. Le Chili est aujourd’hui le plus grand producteur mondial de cuivre, mais il y a également de l’iode, du souffre, du zinc et surtout du lithium. Le lithium est l’un des minerais les plus convoités au monde. Le triangle du lithium situé entre l’Argentine, le Chili et la Bolivie abriterait 70 % des réserves mondiales.

Notre visite commence par le visionnement d’une vidéo commentée en français. Très vieille (le parler du commentateur nous ramène peut-être au début du XXe s.) vidéo en noir et blanc expliquant l’exploitation des mines de salpêtre mais surtout apologie de l’utilisation des engrais dans l’agriculture…
Nous qui venons de régions commençant à renoncer à ce genre de substances, avons regardé avec grand intérêt, le marketing (dans de grands tiroirs : des affiches, publicité dans les journaux agricoles, avec la référence des pays concernés) déployé à l’origine, en Europe et aux Etats-Unis surtout, pour en faire l’éloge et en vendre le plus possible. Passionnant !


Apologie des nitrates (Musée du Salpêtre, Antofagasta, Chili


Mais les autres salles sont intéressantes qui exposent des fossiles trouvés dans le désert avec panneaux explicatifs détaillés (dommage : seulement en espagnol).
De plus, en référence à la très forte concentration d’observatoires astronomiques dans la région, on trouve une documentation très actuelle sur les dernières découvertes et surtout très compréhensible pour tout un chacun.
Enfin, le Chili étant au cœur du sujet, ce Musée développe aussi plein d’informations sur les volcans, les déplacements des plaques tectoniques, etc.


Bref, Antofagasta c’est comme à propos du désert - il ne faut pas se fier aux apparences ! – il y a plein de découvertes à faire.

Antofagasta (désert et océan)

Trajet San Pedro de Atacama - Antofagasta
Du 27 au 29 janvier 2016
Départ de San Pedro de Atacama en bus avec la compagnie TourBus (service impeccable) à 10 :15.  Longue traversée d’un paysage désertique dans lequel nous ne voyons que sable et caillasse avec montagnes dans le très lointain. Mines et chassé-croisé de camions, pipeline et autres conduites à raz du sol le long de la route ; centrales solaires, parcs éoliens.






Et parfois les ruines d’un village minier (disparu après la Première Guerre Mondiale et l’apparition des engrais chimiques). 


Un regret : n’avoir pas réussi à prendre en photo un des nombreux oratoires érigés en bordure de route.



Descente rapide vers Antofagasta (330'000 habitants) la plus grande ville du nord du Chili, un port important indispensable à l’activité minière de la région. Il se situe à 1'337 km au nord de Santiago du Chili. Nous avions choisi cette destination au hasard de la carte de géographie, comme étape de transition, mais elle mérite mieux.

Eau potable (chargement à Antofagasta




Au premier feu rouge, comme une vision prémonitoire : sur notre gauche une station d’eau potable déversant l’or bleu dans de gros camions citernes !








Antofagasta est une ville bâtie au bord de l’eau et monte sur le flanc désertique de la montagne. Là on ne va pas faire un petit tour en forêt, ou dans la campagne le dimanche ! Absence totale de verdure, sauf dans les allées du bord de mer où les employés de la ville arrosent  inlassablement un gazon complètement brûlé par le soleil et des arbustes qui « font la roue » comme des paons avec leur feuillage et leurs fleurs insolentes de beauté.



Son patrimoine bâti est complètement disparate :
-       des quartiers de petites maisons colorées accrochées haut sur le flanc de la montagne
-       devant on a construit et on construit encore de très hauts immeubles

-       en bordure de mer : de hauts immeubles aussi, mais beaucoup d’autres de deux étages complètement décatis voisinant avec quelques rares superbes villas.
Plage en ville d'Antofagasta





De nombreuses plages devant de grands hôtels et des nouveaux quartiers vers le nord en direction de l’aéroport ; plusieurs plages très populaires et très animées en ville. Un joli tableau de parasols de toutes les couleurs, d’adolescents plongeant depuis un grand ponton au large ou depuis les rochers de la digue, de familles faisant de la gym en musique. Plus de place pour poser une natte tout au bord de l’eau où s’activent les parents et les plus petits !
On est loin du défilé de mode et de l’atmosphère de langueur guindée de certaines plages européennes ! Mais le plaisir est palpable.
Sur la route qui longe la plage, en ville, c’est le défilé des camions : d’eau potable surtout mais aussi de minerais et de machines de chantier.