mardi 21 mars 2017

La marche et la pensée


Tour du lac de Montsalvens, Gruyères, Fribourg, Suisse
"Je n'ai voyagé à pied que dans mes beaux jours, et toujours avec délices. Bientôt les devoirs, les affaires, un bagage à porter m'ont forcé (...) de prendre des voitures; les soucis rongeants, les embarras, la gêne y sont montés avec moi, et dès lors, au lieu qu'auparavant dans mes Vosges, je ne sentais que le plaisir d'aller, je n'ai plus senti que le besoin d'arriver"
Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions

C’est dans la nature de l’oiseau, de voler. C’est dans la nature du poisson, de nager. C’est dans la nature de l’homme, de marcher.
Marcher pendant qu’on le peut encore.
Poser son pied sur le sol. Pas après pas être en contact avec cette terre dont nous sommes sortis hier, qui nous donne à vivre aujourd’hui et qui nous accueillera demain. Etre là, présent au monde, au vent, à la pluie, au soleil. Sur les sentiers au pied des sommets, dans la ville au pied des immeubles, dans la forêt au pied des grands arbres, sur le sable au pied des vagues.
La marche est la poulie qui transmet son mouvement à la pensée. C’est physiologique : le mouvement des jambes améliore la circulation sanguine qui favorise à son tour l’oxygénation du cerveau.
Marcher seul c’est encore mieux. Tout d’abord le rythme de la marche est alors naturel, pas besoin de ralentir ou d’accélérer pour s’ajuster au pas de l’autre. De même avec la tête, pas besoin d’écouter ou de dire. Etre tout à soi.
Petit conseil : emporter avec soi son téléphone muni de la fonction « dictaphone ». Ainsi, lorsqu’une pensée, une image, une réflexion naîtra, vous la dicterez en parlant à votre téléphone comme si vous étiez en grande conversation avec une autre personne. Combien de fois vous êtes-vous dit : « Il faut que je me souvienne de ceci…  Il faut que je lui dise cela ! » et, sans vous en rendre compte, l'avez oublié. Une fois rentré chez vous : notez ce que vous avez enregistré. Si vous ne pouvez le faire tout de suite faites-le plus tard. Et vous verrez que vous avez déjà oublié plus du tiers de ce que vous étiez sûr de vous souvenir.
Notes après notes, il en restera toujours quelque chose. Si ça ne sert à rien aujourd’hui, qui sait ? peut-être demain. Une chose est sûre : vous serez sur le chemin au propre et au figuré.


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