jeudi 13 avril 2017

Rendez-vous du 16 au 24 mars 2018 au FIFF (2)

January (Primero Enero)
Le deuxième film était argentin : January (Primero enero) de Dario Mascambroni. Et je me suis beaucoup ennuyée. Cette histoire d’un jeune père et son fils passant quelques jours dans la maison de campagne à laquelle ils font leurs adieux, n’a pas d’épaisseur à première vue. De beaux paysages et des dialogues naturels et touchants parfois entre l’enfant d’une dizaine d’années et son père en pleine rupture de couple, ne suffisent pas à nous captiver, c’est-à-dire à nous sortir de nous-mêmes. Ou alors, au contraire, le scénario était si subtil que je ne suis pas parvenue à y mettre tout ce que l’artiste attendait que j’y apporte en tant que spectatrice participant activement à son œuvre.

Apprentice (film de Boo Junfeng)
 Le troisième film était celui du singapourien Boo Junfeng Apprentice. Voilà un film qui m’a submergée d’émotions et d’interrogations. Aucun effort ne m’était demandé pour comprendre le film. Le scénario m’est apparu dans toute son évidence, dans toute sa gravité. Le thème majeur est la peine de mort (la pendaison dans ce film) en tant qu’activité professionnelle  du bourreau. Une tragédie familiale vient encore accentuer le propos du film. Le parti pris de filmer en gros plans les acteurs admirablement habités permet de saisir au plus près la complexité des émotions humaines. Pas de remplissage inutile : chaque plan est d’une densité hors du commun.
Comment peut-on tuer des personnes par métier quand c’est la loi qui ordonne de le faire, sans se détruire soi-même à petit feu ?
L’apprenti bourreau était soldat avant. Quelle parenté, quelle différence entre le fait de tuer lors d’une exécution ou lors d’un combat armé ?
Qui est ce fils, ce frère ou cet ami qui accepte de donner la mort régulièrement dans le cadre de son activité professionnelle ?

Apprentice a gagné le grand prix du Regard d’Or du FIFF. Courrez le voir quand il sera dans les salles !

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