jeudi 13 avril 2017

Rendez-vous du 16 au 24 mars 2018 au FIFF (3)


The Student (film de Kirill Serebrennikov)
Le quatrième film était celui du russe Kirill Serebrennikov, basé sur une pièce de théâtre écrite par l’allemand Marius von Mayenburg : The Student. J’en suis ressortie comme si j’avais passé à l’essoreuse : tiraillée et écrasée. L’histoire se passe dans un lycée de la Russie contemporaine, où un étudiant se radicalise par la lecture au premier degré de textes bibliques. Son comportement extrémiste oblige chacun, dans son entourage, à se positionner de façon tout aussi radicale. Sa mère, tout d’abord, qui tente de raisonner son fils complètement déraisonné. Sa professeure de biologie, scientifique, qui cherche à comprendre cet étudiant qui veut les persuader tous que le monde a été créé par Dieu en six jours entre autres… Sa bienveillance sera sanctionnée par ses supérieurs hiérarchiques. La directrice du lycée qui tente de garder le cap dans la tempête et s’évade par moment dans l’alcool et le rire. Le camarade handicapé que l’étudiant tente en vain de guérir par la prière et l’imposition des mains et qui aime ce passionné en perdition.
Ce film que je qualifierais d’expressionniste, tant les situations comme les personnages sont brossés à grands traits de couleurs criantes, accentués par la musique de rock métal, vaut le déplacement. Petit bémol : la fin m’est apparue un peu bâclée… Ou alors je ne l’ai pas comprise.

Kati Kati (film de Mbithi Masya)
 Chaque année au FIFF, je vais voir un film africain, car c’est le continent qui m’offre le  dépaysement le plus bouleversant. Je suis donc allée voir Kati Kati de Mbithi Masya du Kenya. Et j’irai le revoir car ses nombreuses lectures possibles sont évidentes au premier visionnement. Les personnages sont morts mais ils sont vivants encore. Ils forment une petite communauté dans un lieu à l’écart. Ils jouent, ils fêtent, ils se taquinent, ils s’interrogent l’un l’autre sur les circonstances de leur mort, tentant souvent de fuir la responsabilité qui leur incombe. Le propos est philosophique et poétique. C’est tout à la fois lourd et léger, c’est subtil et enivrant.


Merci le FIFF et à l’année prochaine.

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