Boston Common Pond |
A mon retour en Suisse je reprendrai
les études malgré les offres alléchantes envoyées par mon ancien employeur
jusque dans ma retraite au Vermont. Et quelques années plus tard, mon diplôme
d’infirmière en poche, je retournerai aux Etats-Unis avec Pierre, mon mari, à Boston cette fois pour chercher du travail. Mais en vain, car,
malgré mon très bon score au TOEFEL (Test Of English as Foreign Language) je
n’obtiendrai pas le permis de travail faute d’avoir passé en Europe l’examen appelé
communément « Philadelphia » (RN/LPN Licensure by Examination for
Foreign Graduates) requis pour l’exercice de ma profession là-bas.
Cependant les deux mois que je
passerai de façon indépendante dans cette grande ville me feront découvrir
d’autres aspects de la vie quotidienne dans ce pays : la quasi impossibilité
de faire un transfert d’argent entre grandes banques depuis la Suisse (déjà
alors…) la vétusté des installations dans les appartements (alors même que
j’habite dans un beau quartier du centre ville), la saleté des arrières-cours, la
méfiance envers ses voisins comme envers les policiers. Mais aussi, les
innombrables possibilités offertes à tous de prendre des cours dans tous les
domaines possibles avec à la clé un beau diplôme imprimé prêt à être encadré.
C’est alors que je réaliserai que cette
ouverture, cette invitation à se former qui veut montrer que là-bas tout est
possible (American dream) est en fait un marché mais surtout un leurre. Car les seules formations de
valeur sont impayables pour la grande majorité de la population. Depuis ce deuxième séjour, je ne
parviens pas à prendre au sérieux ce qui vient des Etats-Unis et cela dans tous les domaines : ça fait « amateur »,
ça fait « bricolé », « cheap ». De plus, maintenant que nous sommes pris dans La Toile (the web), la
méfiance s’y est ajoutée.
Pourtant l’amour de la langue
américaine m’attache à jamais aux Américains en tant qu’individus. C’est un
amour inconditionnel difficile à expliquer. A chaque fois que j’ai l’occasion
d’entendre la langue américaine, de la parler, c’est comme un cadeau sans cesse
renouvelé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire