jeudi 26 juillet 2018

Une aventure indienne 9

Plantations de thé dans les Nilgiris, près de Devala

De Calicut à Mysore
Sous la pluie battante de la mousson, nous voilà partis pour un nouveau week-end de découvertes. Nous traversons des plantationsd’araka nuts qui poussent sur de hauts palmiers à tronc parfaitement rectiligne chapeauté d’un petit bouquet vert. Si l’on se focalise sur l’alignement des troncs, on se croirait en train de traverser une forêt de bouleaux, même coloris. Puis ce sont les plantations d’hévéas. Sur l’entaille qui laisse s’écouler le latex, on a placé une petite cape de plastique pour empêcher l’eau d’entrer en contact avec le liquide recueilli. Avant d’emprunter la route sinueuse qui grimpe la montagne, nous traversons de vastes plantations de bois de tek.
A plus de 2000 m. d’altitude, il ne reste plus rien de la forêt tropicale encore intacte ici il y a une quarantaine d’années. Elle a été remplacée par des plantations de thé et de café dans lesquelles s’activent des Shrilankais ayant dû quitter leur île pour cause de conflit armé à la même époque. Déracinement des uns et des autres. A Devachala, les religieuses nous expliquent qu’elles n’ont pas besoin de chiens ou de gardiens car la nuit appartient aux éléphants, aux ours et autres félidés. Personne ne s’aventure au dehors après le coucher du soleil (sic). Manquant de nourriture dans le peu d’espace qui leur reste, ces animaux sauvages viennent la chercher la nuit, dans les villages, occasionnant des dégâts et parfois des blessés. 
Un paysage comme on en voit aussi en Asie du Sud-Est : des plantations de thé, piquées ça et là d’eucalyptus et de chênes argentés, ondulent harmonieusement au gré des collines. Devala, est connu pour l’or  que certains y trouvent et comme l’endroit où les précipitations sont les plus abondantes dans tout le sud de l’Inde. Cernés par le brouillard et le froid, nous nous glissons avec peine dans nos draps humides et glacés pendant qu’au dehors les crapauds coassent en imitant un bruit "d'embrayage de moteur ».
Au dispensaire, les religieuses ont à combattre la typhoïde surtout. Auparavant c’étaient plutôt les morsures de serpents et les hémorragies provoquées par un petit ver qui plante sa griffe entre les doigts ou les orteils des travailleurs des plantations.
Dans la réserve forestière

Le lendemain, nous quittons l’humidité froide et la pénombre de ce bout du monde, où les Sœurs étaient si heureuses d’accueillir des visiteurs.
Dans la plaine, nous traversons une réserve forestière peuplée d’animaux protégés comme l’éléphant et le tigre. Pas de tigres en vue mais des éléphants, beaucoup de gazelles, des phacochères et de nombreux paons camouflés dans le paysage.
Arrivés aux environs de Mysore peu avant midi, nous faisons une halte au barrage KRS (Krishna Raja Sagara) sur la rivière Cauvery et au grand parc  Brindavans, fleuri et agrémenté de plans d’eau aménagé au pied de l’édifice. Les jardins supérieurs ne sont pas accessibles durant la mousson. De ce fait, il y a moins de monde que d’habitude. L’entrée est payante et le soir, de nombreux spectacles de jeux de lumière dans les fontaines y sont organisés. 
Petits en-cas préparés à l'entrée du parc

En plein coeur de Mysore, nous visitons le palais du roi et de la reine de la 27egénération, qui y habite encore aujourd’hui. Le palais tel qu’on peut le voir actuellement, date de la fin du XIXe s. Vaste, coloré, un peu trop prétentieux à mon goût, il se situe au centre d’un immense parc délimité par des portes édifiées en direction des points cardinaux. Les portes me paraissent plus intéressantes à voir que le palais lui-même.
A 16 h. nous quittons Mysore pour rejoindre Calicut à 200 km de là. Il nous faudra 5 h.30 pour faire le trajet. Et la dernière moitié dans la nuit, sous des trombes d’eau, en passant par un col très pentu, en évitant les éboulis dus à la mousson, les camions et les bus plus pressés que nous.
Salle centrale du Palais de Mysore

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